Et oui, pourquoi ? Je suis Normand, né près du Havre, bien loin du premier pied de vigne cultivé.
En fait, le virus m’a piqué lorsque j’avais 17-18 ans environ, et tout ça à cause de mon papa. Son activité professionnelle l’emmenait près des grands fleuves français : le Rhône, la Loire, la Garonne… Et comme il est amateur de vin, il ramenait toujours quelques bouteilles de ses pérégrinations.
Je me souviens très bien des 2 premières fois où j’ai vraiment ressenti une émotion en goûtant un vin. C’était un Gigondas de la cave des Vignerons de Gigondas, un choc, une révélation. Et le deuxième était un Chinon, la cuvée Le Villy de chez Maurice Raffault (Domaine du Raiffault) 1986. C’est en partie à cause de ces 2 vins que je suis ici maintenant.
Ensuite, cette passion a grandi de plus en plus. D’abord avec de la lecture, puis avec les vacances et week-end dans nos régions viticoles et enfin avec internet. Internet, quelle invention !! La découverte de la liste de discussion Iacchos en 1999 je crois. C’est grâce à ce média que j’ai pu apprendre beaucoup de chose, goûter des vins sensationnels, lire et rencontrer des vignerons passionnés.
De plus en plus, je songe à intégrer les métiers du vins, via mon ancien métier ou alors en ouvrant un commerce.
Et puis, suite à un « accident de la vie », comme on dit pudiquement aujourd’hui, à l’été 2003, je décide de quitter mon métier d’origine et de reprendre des études. J’intègre alors dans un premier temps le BPREA viticulture et œnologie au lycée agricole d’Auxerre puis un BTS viti-oeno à Mâcon dans l’optique de créer mon propre domaine dans le sud de la France, car depuis plusieurs années, ce sont ces vins là qui me plaisent.
L’aventure est en marche.
Acheter des vignes, quel phantasme !! Vous imaginer un peu, vous qui êtes amateur de vin ? Avoir SES vignes, faire SON vin avec ? Que personne me dise qu’il n’y a jamais pensé !
Moi, ce phantasme, j’ai décidé de le réaliser, petit à petit mais LE FAIRE !!
Alors je me renseigne pour acheter des vignes, via la SAFER et des agences immobilières spécialisées dans ce domaine. Je vais en voir, dans les Corbières, à Saint Chinian. Fin 2005, on me propose des vignes à Lesquerde, dans le Roussillon. Tout de suite, je tombe amoureux des paysages de ce département. De plus, j’avais rendez-vous avec Hervé Bizeul pour lui décrire mon projet et avoir son opinion. Et là, c’est la chute libre. Je lui parle vinification, terroir, cépage, il me répond marché, fonds de roulement et trésorerie. Non pas qu’il n’est pas passionné, bien au contraire (comment faire ce qu’il fait sans l’être ?) mais alors que je ne voyait que le côté passionel du vin, il me remet les pieds sur terre en me rappelant la première et plus essentielle règle : VENDRE SON VIN.
C’est lors de ce rendez-vous qu’il me propose d’intégrer sa nouvelle pépinière d’entreprise accolée à son projet Walden (voir : www.walden.fr). Après réflexion et plusieurs alternatives proposées par Hervé, j’accepte.