Pour mon premier millésime, j’ai envie de faire un vin sur le fruit, relativement facile à boire, un « vin de soif » comme l’on dit souvent, mais je n’aime pas cette formule, j’y trouve un côté péjoratif, j’imagine toujours un vin dilué, sans intérêt. Je préfère l’expression « vin de copains » ou de copines bien sûr. Le vin que l’on boit sans soif, tout au long de la nuit, avec lequel on ne se prend pas la tête pour savoir s’il va aller sur tel ou tel plat. Bref, j’aimerai qu’il soit ton compagnon pour tes longues soirées de l’été prochain, avec tes amis autour d’un barbecue, un simple rôti ou alors des charcuteries.
Ce vin, je compte le mettre en bouteille au printemps prochain, pour que tu puisses en profiter rapidement et que tu aie le temps d’en racheter avant d’attendre le millésime suivant :-). Pour cela, je n’ai sans doute pas choisi la facilité en achetant des raisins à Maury. En effet, ce terroir est assez particulier et est naturellement très pauvre, en donne donc des rendements relativement faible, de l’ordre de 30 hl/ha. De plus, il donne très facilement des degrés alcooliques élevés et conduisent à des arômes de fruits confiturés voir de fruits à l’eau de vie.
Je souhaite éviter ça. Je souhaite conserver des arômes de fruits frais. Pour essayer de conserver ces arômes j’ai donc adapté ma vinification, en chercher à extraire un maximum de composés avant le début de la fermentation. Depuis le début de la fermentation, je ne réalise que des remontages pour éviter que le dessus du chapeau ne se dessèche et pour alimenter les levures en oxygène.
Voilà maintenant une semaine que la fermentation a démarrée et la densité (ou masse volumique) perd environ 10 points par jour. Ce matin, elle était à 1049. autant dire qu’il commence à y avoir pas mal d’alcool (environ 7 %), et vu le type de vin que je souhaite réaliser, il ne faut pas que j’extraie beaucoup de tanins, et comme ils sont plus solubles dans l’alcool que dans l’eau, il faut que je les enlève. Pour enlever ces tanins, il n’y a qu’une solution : enlever les raisins de la cuve où ils macèrent. Alors, demain, c’est décuvage, une opération pas très complexe mais importante dans le fil de la vinification.
Et promis, je vais te mettre un petit commentaire de dégustation !